Il fut un temps où la culture des arbres fruitiers était plus importante que l’aménagement paysager. Aussitôt installé dans sa nouvelle demeure, le jardinier amateur se rendait chez son détaillant horticole pour s’y procurer quelques arbres à fruits. Malheureusement, cette pratique est révolue. Certains pensent que la culture des arbres fruitiers demande beaucoup de temps et d’efforts, mais en suivant des règles simples, il est possible d’avoir un beau verger sans s’y épuiser et d’y passer tous ses temps libres. D’autres encore vous diront que ces arbres prennent trop de place et que les terrains d’aujourd’hui sont trop petits, cependant la venue de nouveaux cultivars et de nouvelles méthodes de cultures permettent maintenant l’élaboration d’un jardin fruitier et ornemental dans des endroits très restreints.
Pour réussir un tel projet, il est important de bien choisir les arbres qui feront partie de ce jardin. Tout en respectant vos goûts pour les fruits, pensez à la compatibilité de l’arbre avec vos installations. Les points suivants vous aideront dans votre choix.
La rusticité
Au départ, précisons que la rusticité d’un arbre est son pouvoir de résistance aux conditions climatiques extrêmes d’une région. Par exemple, un pêcher « Reliance » rustique en zone 5b ne survivra pas dans une région de zone 4, puisque les conditions extrêmes de celle-ci sont supérieures à la résistance du pêcher.
Il devient donc impératif de connaître la zone de rusticité de votre région afin d’y cultiver des variétés adaptées. Vous pouvez trouver cette information cruciale en ligne, entre autres, via notre chronique La zone de rusticité ou vous pouvez demander à votre détaillant horticole.
Les arbres fruitiers ne fleurissent pas tous au même moment. Certaines variétés, tels les pêchers, les nectarines et les abricotiers, fleurissent assez tôt pour être affectés par les gelées printanières, alors que les pommiers et les poiriers qui fleurissent deux semaines plus tard souffrent rarement des gelées tardives.
Afin de vous donner une idée sur la façon de sélectionner vos arbres fruitiers, voici un tableau divisé par zone de rusticité. Pour les caractéristiques de ces variétés, référez-vous à notre tableau principal.
Le choix du cultivar
Précisons d’abord que tous les arbres fruitiers sont greffés sur des porte-greffes plus ou moins vigoureux, lesquels détermineront la hauteur et la largeur des cultivars. Malheureusement, si vous demeurez dans une région qui se trouve dans une zone 5b ou moins, il y a peu de choix pour les variétés d’arbres fruitiers nains. En effet, à part les pommiers, peu d’espèces naines sont assez rustiques pour ces climats. Afin de vous donner une idée générale, nous vous présentons ci-dessous la hauteur et largeur moyenne pour chaque espèce.
Si l’espace dans votre jardin est restreint, il faudra en plus considérer si les variétés choisies sont auto-fertiles, dont la production assurée par un plant unique, ou auto-stériles, c’est-à-dire qui nécessite la présence d’un autre arbre de la même espèce pour assurer la production. Le tableau ci-dessous vous donne un aperçu rapide, mais prenez note qu’il existe des exceptions dans les familles de fruitiers, lesquelles sont mentionnées dans notre tableau principal.
Le troisième critère à prendre en considération est l’entretien. Certaines familles de fruitiers sont plus faciles à entretenir que d’autres et il sera important d’en discuter avec votre détaillant horticole lors de votre visite.
Par exemple, si vous n’aimez pas tailler sévèrement des arbres fruitiers, choisissez des poiriers qui ne nécessitent qu’une taille légère au lieu des pommiers qui eux doivent être taillés sévèrement au printemps ou encore choisissez des variétés résistantes aux maladies foliaires, comme les pommiers Belmac, Jonafree, Liberty, Richelieu ou Trent qui vous éviteront des vaporisations répétées en été.
L’emplacement
Afin de choisir l’emplacement idéal pour vos arbres, il est important de prendre en considération les critères suivants.
- Les arbres fruitiers ont tous des gabarits différents. Avant de planter, sélectionnez un cultivar qui sera adapté aux dimensions de votre jardin. Prenez aussi en considération les ports de croissance qui diffèrent selon l’espèce. Par exemple, le poirier a un port uniforme et ordonné, mais deviendra beaucoup plus large à maturité qu’un pommier nain qui lui a un port plus irrégulier, mais plus compact.
- Bien que ces arbres se plaisent dans plusieurs types de sols, il est essentiel de leur procurer un drainage adéquat, puisque la plupart ne tolèrent pas les lieux humides. En fait, si votre sol est lourd, certaines espèces, comme l’abricotier, le cerisier, la nectarine et le pêcher, gagneraient à être plantés dans des surfaces de culture surélevées afin d’assurer une meilleure implantation radiculaire.
- Choisissez l’emplacement le plus ensoleillé de votre cour, car la plupart des fruitiers en sont très friands. Un minimum de 8 heures de soleil vous garantira une récolte optimum.
- Les coins renfermés du jardin sont à proscrire, car la circulation d’air y est moins présente créant ainsi une niche à problèmes phytosanitaires, par exemple: le développement des maladies fongiques. Il lui faudra aussi un emplacement bien dégagé pour vous donner l’espace nécessaire à son entretien. Beaucoup de jardiniers font l’erreur de planter les arbres fruitiers trop près de leurs installations, limitant ainsi leur liberté de mouvements et causant certains désagréments lors des vaporisations de pesticides qui tachent les murs et souillent les fenêtres.